Acosta Danza sur les rivages de l’imaginaire

par Nicolas Margot le 06.12.2019

Deux heures et demi de spectacle, quatre chorégraphes, c’est ainsi que le danseur étoile cubain Carlos Acosta a décidé de rassembler sur scène des histoires très différentes : un éveil à la mystique bouddhiste, une adolescence cubaine, un drame coréen et une jeunesse insouciante aux Etats-Unis dans les années 1960.

Raúl ReynosoPontus Lidberg, Sidi Larbi Cherkaoui et Christopher Bruce nous emportent loin de nos semaines sans rivage, mouiller l’ancre sur les cotes de leurs imaginaires où seules comptent la grâce intemporelle des chorégraphies et la poésie des corps agiles.

La mise en scène de Sidi Larbi Cherkaoui nous a, une fois encore, laissés sans voix : musique traditionnelle coréenne, décor noir, jeux de lumière et d’eau soulignant la beauté d’un duo de danseurs.

Marta Ortega en robe rouge y incarne une fragile sirène prenant le pouvoir sur un homme. Tel un Ulysse sur le pont de son navire, celui-ci succombe peu à peu à ses charmes. La grâce des mouvements et la douceur des compositions de Woojae Park et d’Erik Satie frappent l’imaginaire dans ce décor ramené à l’essence même de la vie : lumière et eau.

Comme des enfants remplis de joie un matin de Noël, les spectateurs s’émerveillent à chaque cadeau que leur offrent les chorégraphes et les danseurs. Quand le rideau tombe, les enfants d’un soir se lèvent pour applaudir ceux dont les portés ont fait s’envoler un peu de la lourdeur de leurs vies et y ont déposé cette parenthèse de douceur.

Pour prolonger l’exploration de cet univers, nous lirons l’autobiographie du danseur étoile cubain, Carlos Acosta (adaptée au cinéma par Icíar Bollaín) qui nous emmènera des rues pauvres de La Havane au ballet du Bolchoï.

Et, pour seulement 8 euros, nous nous offrirons une place pour le prochain spectacle de Sidi Larbi Cherkaoui à Luxembourg les 21 et 22 janvier.