AfricaMuseum : c’est un début

L’AfricaMuseum, ou Musée Royal de l’Afrique Centrale à Tervuren (à l’est de Bruxelles) m’intrigue. Je décide donc d’y passer quelques heures pour voir comment la Belgique gère ce passé douloureux et embarrassant du colonialisme.

A l’entrée, je reçois ce plan. Les « calculs sont pas bons Kévin » comme dirait une certaine humoriste française (Inès Reg). Enfin là, il ne s’agit pas de Kévin, mais de Léopold II à qui je devrais m’adresser.

Une aile seulement est consacrée à l’histoire coloniale et l’indépendance:

Le plan du musée

Soit. Ne partons pas négatifs. Le musée débute par une distanciation avec le passé et la muséologie historique du Musée Royal de l’Afrique Centrale (MRAC) :

« L’origine de l’AfricaMuseum remonte à l’exposition universelle de Bruxelles en 1897.

Sous l’impulsion du roi Léopold II, La ‘Section Coloniale’ de l’exposition fut déplacée à Tervuren dans le ‘Palais des Colonies’. Les salles accueillaient des animaux naturalisés, des échantillons géologiques, des denrées, des objets ethnographiques et artistiques congolais et des objets d’art réalisés en Belgique. Un village africain qui logeait des Congolais pendant la journée, avait été aménagé dans le parc et a coûté la vie à sept d’entre eux.

Léopold II voyait dans le musée un outil de propagande pour son projet colonial destiné à attirer des investisseurs et à convaincre la population belge. C’est en 1898 que l’exposition temporaire devenait ainsi le premier musée permanent du Congo. Dès ses origines, l’institut était musée et institut scientifique. « 

On nous présente l’oeuvre de Chéri Samba qui met en scène le directeur du MRAC assistant aux changements stratégiques du musée dans le choix des oeuvres. Bon, au final les sculptures dégradantes sont toujours là (voir ci-dessous) mais présentées comme témoins d’un passé colonialiste.

Réorganisation de Chéri SAmba

Et c’est bien là ce qui nous met mal à l’aise durant toute la visite. Même si certains panneaux (peu mis en avant) apportent une critique et un regard distancé :

La majeure partie du musée, malgré 5 ans de travaux pour repenser la muséologie, reste dans son jus, à l’instar de la Salle des crocodiles :

Cette salle montre au visiteur ce que le musée était à la fin du 19ème. Bonne idée. Mais le souci, c’est que le reste du musée est bigrement similaire, non?

Pas sûr que ça suffise pour permettre une réelle prise de conscience sur ce passé historique. Il reste à espérer que les ateliers et autres événements organisés (artistes en résidence, AfricaSunday) à côté apportent une modernité et une ouverture d’esprit qui insuffleront dynamisme et esprits critiques divers pour amener l’Africamuseum vers une transformation totale. A suivre…

Pour vous faire votre propre idée, voici les infos pratiques : AfricaMuseum.

Tarif : 4€ pour les étudiants entre 18 et 26 ans, 12€ tarif normal