Alice in chains, le rock des 90’s toujours vivant.

Par Laurent B., le 06/06/19

A l’approche de l’été et de la saison des festivals, c’est une programmation très riche et variée que nous propose la Rockhal, beaucoup d’artistes internationaux font ainsi halte au 5, Avenue du Rock-and-Roll avant d’entamer les live en plein air dans le reste du continent. L’occasion donc d’apprécier dans des conditions acoustiques optimales les Ben Harper, Dream Theater et autres Jamiroquaï… et bien d’autres ! Mais en ce Vendredi 31 mai, ce sont deux formations de choix du rock américain qui nous font l’honneur de leur présence au Grand-Duché. A commencer par les californiens du Black Rebel Motorcycle Club qui offriront un (trop) court set de leur rock garage bluesy et lourd d’une redoutable efficacité. Bien que peut être parfois à la limite du stéréotype du gang de rockeurs écorchés vifs et un brin snobs, le trio dégage une certaine authenticité et une noirceur assez complexe à l’opposé de leurs compositions qui elles vont à l’essentiel. BRMC est ainsi irrésistiblement cool à défaut d’être véritablement original. Des morceaux tels que « Beat the Devil’s Tattoo » ou « Spread your Love » font immédiatement mouche (ce dernier titre apparaît d’ailleurs pour l’anecdote dans un épisode de la série « Black Mirror »), en somme une très bonne entrée en matière !

100 dB, Jerry Cantrell et sa bande auront donc atteint cette barre symbolique de puissance sonore (comme mentionné dans une publication Instagram de l’Atelier à l’issue du concert). Pas de mesure relevée en revanche concernant l’intensité lumineuse de leurs ingénieux et immenses murs de spots halogènes réversibles en écrans géants (amis écolos, fuyez !), imaginez donc une demi-douzaine de semi-remorques américains alignés devant vous sur une route déserte du Nevada en pleine nuit et actionnant simultanément et toutes les 3 secondes leurs phares de route et vous aurez quelque chose d’approchant… bref Alice in Chains nous en a mis plein la tronche (et les oreilles) ce soir !

Petit rappel, Alice in Chains est considéré comme l’un des groupes de rock les plus emblématiques de la scène US des années 90 au même titre que d’autres formations culte telles que Soundgarden, Pearl Jam et Nirvana, toutes issues de la mythique scène grunge de Seattle. Après le décès de leur frontman Layne Stanley en 2002, Jerry Cantrell et les autres membres de la formation ainsi que la famille du regretté co-fondateur du groupe donnent leur bénédiction pour que William DuVall prenne la relève au chant, ce dernier apportera son propre style sans jamais essayer d’imiter son prédécesseur. Cette évolution divisera (et le fait encore aujourd’hui) profondément les fans du groupe.


Mais tant pis pour les éternels grincheux, la prestation offerte par Alice in Chains ce soir aura été véritablement de haute volée. L’intensité du concert atteignant son maximum sur les titres de l’album « Dirt » particulièrement mis à l’honneur ce soir, la plupart de ces chansons seront d’ailleurs reprises en cœur par le public. On retiendra ainsi l’enchainement redoutable de « Them Bones » et « Dam That River » (dans le même ordre que sur l’album donc) et les plus posées mais cultissimes « Would ? » et « Rooster ». Peu de temps morts mais quelques petites longueurs parfois en dehors des titres de cet album, les compositions post-période Layne ne déméritent pourtant pas, loin de là, et nous rappellent qu’Alice in Chains est peut-être un des groupes de rock ayant le mieux réussi son come-back. La lourdeur des influences metal caractéristiques du combo se fait ressentir presque tout au long du concert, la basse et la batterie sont ainsi particulièrement (peut-être même un peu trop en comparaison avec les albums studio ?) mises en avant, ce qui heureusement ne nous empêchera pas de nous délecter des fameux solos de Jerry.

En presque 2 heures de show, Alice in Chains aura donc achevé de nous convaincre que le bon gros rock des années 90 n’est pas mort, rattrapage pour ceux qui auraient manqué cette soirée au prochain Rock Am Ring à 1h30 des terres Grand Ducales avec notamment leurs compatriotes de Tool et Slash !