Cats, une Cats-astrophe

L'itinéraire d'un échec tchèque à Wiltz

Un vendredi soir de fin juillet 2015, nous arrivons au château de Wiltz où l’équipe du festival nous accueille, comme à son habitude.

 

Depuis 2011, je rêve de voir « Cats ». Cette comédie musicale, créée à Londres en 1981 et qui a connu depuis un succès planétaire (traduite en 15 langues et présentée dans 300 villes à plus de 73 millions de spectateurs), promettait un excellent moment.

 

L’arche blanche qui accueille de si beaux spectacles habituellement est ce soir habilement utilisée puisque sous la scène se trouve un orchestre qui interprétera en live les airs de la comédie musicale. Parmi les immanquables, figure l’éternel « Memory » passé dans l’imaginaire collectif grâce à son interprétation par Barbara Streisand.

 

Le spectacle commence sans crier gare. La troupe mal habile du théâtre municipal de Brno (République tchèque) s’élance sur la scène. Les 20 danseurs enchaînent les contre-temps et les portés mal assurés, la majorité de la troupe danse comme on prendrait le métro, sans enthousiasme, à contre-coeur.

 

Le public ne reçoit aucune énergie véritable. L’ennui s’installe rapidement alors que sur scène les maladresses s’enchaînent.

 

Rapidement, désespérant d’apercevoir ne serait-ce qu’une once de grâce commune à la troupe, les yeux suivent les deux seules danseuses dégageant une réelle énergie : maigre consolation au milieu d’un tel chaos.

 

Le kitsch de certaines scènes est navrant. Les applaudissements sont bien timides. Seule l’interprétation de « Memory » avant l’entracte par la soliste réveille les esprits assoupis. Grande déception face à cette médiocre interprétation d’un classique du genre.

 

Il reste heureusement six vies aux Cats pour s’incarner dans une troupe talentueuse et capable de porter les poèmes de Thomas Stearns Elliot (prix Nobel de littérature 1948) et leur adaptation par Andrew Lloyd Weber (également à l’origine du fantôme de l’Opéra).

 

Pour les amoureux de musique et de danse, une autre interprétation, en français cette fois, se jouera au théâtre Mogador de Paris d’octobre 2015 à janvier 2016. Si vous passez à Paris, pensez-y!

 

L’an prochain, ne manquez pas la programmation du festival de Wiltz 2016, qui renfermera sans doute de jolies pépites, en vous rendant sur le site qui lui est consacré : http://www.festivalwiltz.lu

Nicolas Margot

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