Diana Krall plonge la Philharmonie dans son univers intimiste

Quand une des plus belles voix du jazz contemporain envoûte Luxembourg

Avec son dernier album, elle prête les couleurs automnales de sa voix à des reprises de chansons pop. De Bob Dylan à Elton John, de Fly me to the moon à California Dreamin’, le concert qu’elle en tire est sublime.

Entourée d’une troupe de musiciens extrêmement talentueux, Diana Krall fait grandir son atmosphère personnelle dans l’immense salle de la Philharmonie. Peu à peu, le spectateur se laisse charmer par son univers. Diana Krall nous prend par la main et nous emmène au plus près de son piano et de sa voix. Ses musiciens nous offrent d’époustouflants solos de guitare électrique, de guitare acoustique, de batterie mais aussi de violon.

Diana, elle, joue pour son public comme pour sa famille, au point de lui demander quel morceau lui ferait plaisir. Le silence se fait. Immense. Qui osera demander à la virtuose du piano de jouer pour lui ? Nos regards balayent les rangées, les balcons ; et, soudain, des voix se font entendre. Diana les écoute, puis leur joue à l’improviste ces mélodies qui font battre leurs cœurs. Sans partition, elle interprète de mémoire et avec une parfaite maîtrise de l’instrument qui l’accompagne depuis son enfance les quelques morceaux demandés. Touchante.

En ce jour de Thanksgiving au Canada, on sent l’artiste émue de ne pas être avec ses deux petits garçons et son mari. Elle cherche à contrebalancer la mélancolie qui l’envahit ce soir en recréant une ambiance intime ici et maintenant. Il s’agit pour elle de s’ancrer dans le présent pour en faire un moment agréable et d’éviter ainsi de trop penser à ceux qui lui manquent.

Cette attitude de don lui vaudra ce soir une qualité d’écoute bien rare. Les centaines de personnes présentes sont parfaitement silencieuses, sensibles à sa fragile présence et à la force de ses interprétations. Lorsque les morceaux s’achèvent, le public prend le temps de savourer l’éclosion du silence qui les suit, encore enchanté par les dernières notes. Puis, la salle entière applaudit à tout rompre avant de reformer de nouveau cette alcôve de silence dans laquelle le jazz vient se lover. La voix de Diana Krall habite la Philharmonie et s’y dépose. Elle caresse les âmes de son public telle la main d’un homme, avec un subtil mélange de douceur, de force et d’aspérités.

Nicolas Margot

Plongez dans son univers chaleureux en réécoutant sa version de Fly me to the Moon.

Profitez du passage de Diana Krall en Europe pour passer la voir.

 Pour ne rien manquer des prochains concerts à la Philharmonie, rendez-vous juste ici.

 Merci à Anthony Wilson (à la guitare), Karriem Riggins (à la batterie) & Stuart Duncan (au violon) pour leurs solos qui nous ont tant fait rêver et merci à Diana Krall de leur avoir donné la place que leurs talents méritent.

Photographe: Alfonso Salgueiro

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