Dora: une vie pas si différente que ça

Relation fille-mère sous fond de sexe et handicap...

Dora or the sexual neuroses of our parents, c’est un couple qui se retrouve confronté à l’éveil sexuel de sa fille Dora, handicapée. Un film dur, nécessaire et beau qui nous transporte.
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Le film s’ouvre sur l’anniversaire de Dora, celui de sa majorité. La caméra nous livre des plans d’une sensibilité et d’un esthétisme poétique touchant. Puis, le sujet change: la mère, aimante et attentionnée, décide d’arrêter le traitement de psychotropes que prend sa fille afin qu’elle sorte du flou visuel symptomatique qui l’entoure.
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La famille est heureuse. Grâce à l’arrêt des médicaments, Dora s’éveille aux autres et au monde qui l’entoure. Elle observe les gestes amoureux de ses proches et souhaite aussi que quelqu’un l’aime.
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La majorité du film se base alors sur la découverte par Dora de sa sexualité avec un partenaire qu’elle rencontre dans la rue. Cet homme la considère comme n’importe quelle autre femme, et mène avec elle une relation sexuelle simple et sans attaches. En ce sens, il traite Dora non pas comme une handicapée mais simplement comme une femme. Et c’est là le sujet délicat du film: doit-on comme sa mère le ressent « protéger » une personne handicapée mentale de sa sexualité ou bien celle ci a-t-elle le droit comme toute autre personne majeure de vivre sa vie (sexuelle) comme elle l’entend?
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Malgré les efforts de sa mère pour contrôler la contraception et la relation amoureuse de sa fille, celle-ci finit par tomber enceinte. Là où la tension s’installe, c’est que Dora attend un enfant « normal », tandis que sa mère regrette de ne pas avoir eu d’autres enfants non handicapés et tente désespérément d’être enceinte.
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Sans jamais tomber dans le pathos, ce film nous montre ainsi d’une part la relation entre une mère et sa fille et d’autre part une relation amoureuse malheureuse. Des histoires de vie somme toute normales. Dora vit son premier grand chagrin amoureux comme toute autre jeune femme de son âge aurait pu le vivre. Sans le savoir, son aspiration d’être comme les autres s’est réalisée. Mais non sans douleur.

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