Fat White Family, Kufa, chill-out à la sauce UK

Par SoMuch Noise le 17.07.2019

la Kulturfabrik, située à Esch-sur-Alzette est un centre socio-culturel comme il en existe peu au Luxembourg : musique, danse, cinéma, théâtre, conférence, workshop, tout s’y passe à la Kufa. Pourtant, c’est ma première fois.

Si tu te souviens de ta première fois, tu imagines dans quel état je me trouve en découvrant les lieux.

Fat White Family est un groupe d’indie-pop-post-rock-garage-expérimental-psychédélique selon les titres. Comme d’habitude, ils viennent de Grande-Bretagne. Lias chante, crie et susurre, son frère Nathan est aux synthés et Saul à la guitare. Ces trois là sont les membres fondateurs, pour ce qui est des autres musiciens, plus d’une trentaine sont passés sur les instruments, difficile de savoir qui fait vraiment partie du groupe. D’ailleurs ils sont sept sur l’affiche mais six sur scène. Un derrière la batterie, un derrière la basse et enfin celui qui aurait pu remporter le premier prix de coupe mulette qui sait tout faire avec sa bouche : saxophone, flûte traversière, kazoo et tout faire avec ses mains : claviers, maracas, timbales. Ce qui est bien à la Kufa c’est qu’où que tu sois, tu vois la scène et il est facile de se mouvoir et de changer d’angle de vue.

La FWF vient pour son troisième album Serf’s Up (clin d’oeil aux Beach Boys) enregistré sous kétamine à Sheffield, sorti au printemps dernier. Le groupe se permet toutes les libertés artistiques, ils sont précis dans leurs improvisations, utilisant tous les instruments à portée de mains pour ne jamais tomber dans un style aux contours trop définis. La setlist est imparable et les titres équitablement répartis entre leurs trois albums. Ils reprennent les vieux titres comme Tinfoil Deathstar, I Am Mark E. SmithCream of the YoungWhitest Boy on the Beach entrecoupés par les nouveaux Fringe Runner qui relate une soirée d’errance dans les rues de NYC à la recherche de drogue, Bobby’s girlfriend qui apparemment serait une prostituée, Tastes Good with the Money dont le clip Monty Pythonnien avec Baxter Dury en guest est juste incroyable et Feet un des meilleurs titres du dernier album au fond malsain et aux arrangements mélancoliques.

Le set, un peu court, se termine avec I Believe in Something Better. Nous aussi on aurait voulu y croire mais ce titre sardonique sur Unabomber qui croit en un monde meilleur nous amène à la dernière chanson Bomb Disneyland. En même temps on savait qu’on ne venait pas là pour se marrer.

Nathan qui arbore un t-shirt à l’effigie de Pablo Escobar « El Patron » revient sur scène nous demander si quelqu’un a de la cocaïne pour continuer à jouer. Il insiste mais personne dans le public n’a de quoi satisfaire le groupe. Plus tard, dehors, il ira de table en table pour discuter. Je ne sais pas si la Family a remarqué mais je crois que le bus est parti sans lui et pour les prochaines dates, il est possible qu’ils ne soient plus que cinq sur scène.

Fat White Family chills with fans (c) Martin Heyde

Pour prendre connaissance de la diversité de la programmation de la Kufa, c’est ici.

Fat White Family, Serf’s Up (2019) Domino Records