Festival du Film Italien de Villerupt

À Villerupt (FR) du 28 octobre au 13 novembre 2016

Pour cette 39ème occasion annuelle d’aller à Villerupt (pour les plus mauvais en géographie grand-régionale, cette ville est située en région française transfrontalière à cinq kilomètres d’Esch-sur-Alzette), on prend sa carte de bus ou sa voiture (pour les plus chanceux) et on commence à faire sa sélection de films italiens à voir pour les deux prochaines semaines.

Comme le thème de l’année sera axé sur les scénaristes, Grrrrr en profite pour vous faire un tour d’horizon des films qui nous inspirent cette année, sur le premier weekend du festival.

Pour bien commencer, ne manquez pas Si può fare qui note le début des projections lors de la soirée d’ouverture, c’est demain soir (vendredi 28 octobre) à l’hôtel de ville, 20h, et l’entrée est gratuite.

« On est fous, mais pas cons ! »

Milan, début des années 1980. Nello, responsable syndical plutôt dérangeant, se voit confier la direction d’une coopérative composée de malades mentaux que la récente loi Basaglia vient de sortir des hôpitaux psychiatriques. (…) Nello ne connaît rien à la psychiatrie mais il refuse de considérer les malades comme des assistés auxquels on propose des travaux qui tiennent davantage de la charité que d’une véritable activité économique. Petit à petit il parvient à les amener à se constituer en véritable entreprise de pose de parquets où chacun a un rôle bien défini en fonction de ses capacités. Les commandes arrivent et la renommée grandit mais chaque jour apporte cependant son lot de nouveaux problèmes.

Pour ce weekend italien, on vous conseille un petit marathon de deux, trois films, les salles sont toutes proches les unes des autres. Faites juste attention avec le cinémobile : c’est un grand bus de cinéma mobile (d’où son nom), donc une petite capacité: ne tardez pas trop à prendre votre place. Pause déjeuner ou dîner sur place également: saveurs locales avec l’Italie jusqu’au bout des papilles. On recommande, c’est bon et pas cher.

Samedi 29 octobre:

On a vu et on a aimé

Latin Lover, ou comment une brochette de belles italiennes s’extasient et se déchirent sur fond de comédie à propos d’un homme qui aura été amant, mari, père.

Résumé: À San Vito dei Normanni, petite ville des Pouilles, on veut célébrer dignement le grand comédien Saverio Crispo, originaire du lieu, disparu dix ans auparavant : projections, conférences, pose d’une plaque commémorative… Saverio (Francesco Scianna) a aussi été un grand séducteur qui a eu cinq filles (et peut-être plus) de cinq femmes de nationalités différentes. C’est dans la maison de Rita (Virna Lisi), la première, qui vit avec sa fille Susanna (Angela Finocchiaro), qu’arrivent les autres filles : Stéphanie (Valeria Bruni Tedeschi) et Solveig (Pilha Vlitala), toutes deux comédiennes, Segunda (Candela Peña) avec son mari, ses enfants et sa mère Ramona (Marisa Paredes). Entre les filles commence une joute aux souvenirs, chacune revendiquant sa part de l’héritage spirituel et affectif de leur père. Les relations sont tendues aussi entre les deux veuves et Stéphanie et Solveig, dont les mères sont coupables de leur avoir volé Saverio. Au fil des conversations et des affrontements tous les non-dits et les rancœurs affleurent et l’image de Saverio se recompose sous leurs yeux.

 

Il Capitale Umano, un film où trois versions s’articulent autour d’un événement tragique. Un regard acide et une morale cruelle sur les personnages, victimes de leur passion pour l’argent.

Résumé: Dino Ossola (Fabrizio Bentivoglio) est agent immobilier dans une petite ville non loin de Milan. Ses affaires ne marchent pas très bien mais il met de grands espoirs sur l’amitié que lui manifeste Giovanni Bernaschi (Fabrizio Gifuni), un spéculateur de haut vol père de Massimilano (Guglielmo Pinelli), le petit ami de sa fille Serena (Matilde Gioli). Dino veut lui confier une importante somme d’argent, quasiment tous ses biens, espérant en tirer de gros bénéfices. C’est une soirée importante, il y a un repas de gala dans l’école privée que fréquentent les deux jeunes. Dino et sa compagne Roberta (Valeria Golino) sont invités à la table des Bernaschi. Mais quelque chose semble aller de travers, à commencer par le retard de Carla Bernaschi (Valeria Bruni Tedeschi)…

 

Viaggo Sola ou la chronique d’un célibat atypique : voyageant seule (d’où le titre), une belle quadra italienne travaille comme cliente anonyme d’hôtels de luxe pour les noter. Tout en délicatesse et en interprétation, ce film sent bon la liberté de choisir de sa vie.

Résumé: Rene (Margherita Buy) est employée comme inspectrice dans une agence de notation des hôtels de luxe. Elle voyage dans le monde entier, elle descend anonymement dans les plus grands hôtels qu’elle inspecte dans les moindres détails. Elle passe la chambre au peigne fin, elle surveille attentivement le comportement du personnel, elle évalue le standing des prestations, puis elle fait son rapport et elle rentre chez elle à Rome.

Là, elle retrouve son petit appartement impersonnel, plus un lieu de passage qu’un lieu de vie. Irene, en fait, est constamment « de passage ». Sans véritables attaches, hormis une relation étiolée avec Andrea (Stefano Accorsi), un ancien fiancé, et la famille de sa sœur Silvia (Fabrizia Sacchi), Irene paye sa liberté au prix fort de la solitude. Parfois une certaine mélancolie la saisit, qu’une nouvelle mission gomme aussitôt.

 

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Assolo

Résumé: Flavia (Laura Morante) a franchi le seuil délicat de la cinquantaine. Son éternel manque d’assurance est le fruit de l’héritage encombrant légué par son premier demi-siècle de vie : deux enfants et deux ex-maris, qu’elle fréquente toujours ainsi que leurs nouvelles épouses en qui Flavia voit des modèles hors d’atteinte. Dans le vide sentimental qui l’entoure, ses amies ne lui sont d’aucun secours. Quant aux rares rencontres amoureuses, ce sont autant d’échecs qui ne font qu’augmenter son sentiment d’angoisse.

Au gré de situations souvent cocasses et soutenue par l’affection inconditionnelle que lui voue la petite chienne de ses voisins de palier, Flavia tente de reconstruire son estime de soi. Aiguillée par les conseils judicieux d’une psychothérapeute âgée (Piera Degli Esposti), Flavia est déterminée à décrocher le permis de conduire qui lui échappe depuis toujours.

Dimanche 30 octobre:

On a vu, on a aimé

La Pazza Gioia, road movie à l’italienne où on passe du rire aux larmes, deux pensionnaires un peu paumées fuguent d’une villa pour femmes ayant des troubles psychiatriques.

Résumé: Considérées comme socialement dangereuses, Beatrice (Valeria Bruni Tedeschi) et Donatella (Micaela Ramazzotti) sont deux femmes que la vie a brisées. La première est une bavarde excessive soi-disant comtesse, la seconde fragile et introvertie porte un douloureux secret.

Un après-midi, un peu par hasard, elles fuguent de leur centre de soins pour femmes présentant des troubles psychiatriques. Elles se retrouvent livrées à elles-mêmes dans le monde des gens « normaux ». Commence alors une longue virée euphorique et touchante où ces deux femmes diamétralement opposées se lient d’amitié et décident de profiter pleinement du bonheur qui s’offre à elles.

Bienvenuto Presidente! est une comédie italienne comme on les aime, efficace, légère et bien menée, avec un beau message politique et social sur la fin.

Résumé: Peppino (Claudio Bisio) mène une vie tranquille dans un village de montagne où il s’occupe de la bibliothèque. Pendant ce temps à Rome les responsables politiques s’écharpent pour élire un nouveau président de la République. Pour temporiser, les parlementaires glissent dans l’urne les noms les plus farfelus, jusqu’au moment où Giuseppe Garibaldi obtient la majorité et serait élu… Le problème, c’est que la farce tourne court car il y a bien un Giuseppe Garibaldi vivant qui est donc légalement élu et ce n’est autre que… Peppino.

Les responsables politiques doivent le convaincre de renoncer publiquement. Ils lui font un tas de promesses qui lui mettent la puce à l’oreille et le décident à accepter la charge. Quant aux responsables du protocole ils s’arrachent les cheveux car Peppino fait fi de toutes les règles. Mais sa façon toute nouvelle d’aborder les gens et leurs problèmes le rend très populaire. Les politiciens de métier ne savent plus comment s’en débarrasser…

On teste, on espère que vous aimerez aussi

La ragazza del mondo

Résumé: Appartenant à deux mondes totalement différents, Giulia (Sara Serraiocco) et Libero (Michele Riondino) n’étaient pas faits pour se rencontrer, encore moins pour s’aimer. Giulia est une jeune fille brillante qui rêve de poursuivre des études universitaires mais elle vit dans un monde régi par des règles rigoureuses : celui des Témoins de Jéhovah. L’une des règles fondamentales est de ne pas fréquenter les gens du monde impie. Libero en fait partie. Il sort de prison où il était pour une affaire de drogue et vit de petits boulots.

Leur histoire d’amour fait naître en Giulia une volonté d’appartenir à cet « autre monde » et d’être maîtresse de ses choix. La plus belle preuve d’amour que pouvait lui offrir Libero. Par amour, elle enfreint les lois de sa communauté, bouleverse les codes jusqu’au point de non-retour.

 Un bacio

Résumé: Vivre sa différence lorsque l’on a 16 ans au lycée, c’est difficile. Ce n’est pourtant pas le cas de Lorenzo (Rimau Grillo Ritzberger), Blu (Valentina Romani) et Antonio (Leonardo Pazzagli). Ils fréquentent le même lycée, sont dans la même classe et deviennent amis malgré leurs différences. Mais lorsque le monde réel devient compliqué, ils ont chacun leur refuge. Lorenzo, le plus fantasque, est gay, brillant et n’a peur de rien. Sa stratégie : se créer un monde extravagant où il est une popstar adulée. Blu est rebelle et s’écrit des lettres à elle-même plus âgée pour être sûre de ne pas oublier combien « l’adolescence c’est la merde ». Le simplet c’est Antonio, le meneur de l’équipe de basket du lycée. Il parle avec son grand frère décédé et quand il va à la chasse avec son père il n’arrive jamais à tuer un animal. Ils sont inséparables, mais jusqu’à quel point lorsque l’amour s’en mêle ?

Pour tout le reste de la programmation, sur le weekend et sur les deux semaines à venir, cliquez ici.

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