Gravité d’Angelin Preljocaj: pièce pour 13 danseurs, création 2018

Il est comme ça Angelin : perfectionniste, exigeant avec ses danseurs et talentueux. Non, je ne vous parle pas d’un ami proche, mais d’un chorégraphe de génie, connu internationalement sur toutes les scènes artistiques. Inconnu pour vous? normal, si on n’est pas féru de danse contemporaine. Moi, je le connais bien Angelin : depuis qu’il est venu dans ma classe de troisième en cours de musique, il y a fort longtemps au collège Marie Mauron à Cabriès (13) pour nous sensibiliser à la danse contemporaine. Alors, je n’ai pas gardé de talent extraordinaire en flûte mais un réel intérêt et une curiosité naïve pour les spectacles de danse contemporaine. Et comme je suis une fidèle amatrice de Preljocaj, je suis venue donc en ce mercredi soir enneigé de fin janvier, malgré un trafic ferroviaire quelque peu perturbé, découvrir sa nouvelle création au Grand Théâtre de Luxembourg.

On pourra me dire que je suis partiale et que j’adore tout ce que fait Angelin Preljocaj. Et bien non. Je n’ai pas aimé Suivront mille ans de calme et Retour à Berratham. Trop expérimental pour moi. Par contre j’ai adoré ses histoires dansées: Blanche Neige ou Les nuits m’ont enchantée, transportée. Voyez par vous-même:

C’était donc 50/50 pour que j’aime Gravité.

Ce spectacle enchaine plusieurs tableaux indépendants, alternant soit un rythme effréné allié d’une chorégraphie nerveuse, minutée et pulsée, comme je les aime soit un rythme plus lent, poétique et épuré. Une harmonie et une synthèse du style de Preljocaj en fait. 

Il est écrit que le spectacle tourne autour de la gravité, qu’il faut en ressentir différents degrés suivant les tableaux. Soit. Moi, je me suis laissée porter, sans chercher à trop comprendre et c’est ce qui définit un spectacle de danse contemporaine réussi selon moi: ne rien comprendre mais tout ressentir.

On pourra cependant noter que chaque gravité sera associée à une œuvre musicale choisie pour ses qualités de timbre, de structure, de rythme et de texture. Et c’est vrai, ça marche plutôt très bien: musique house pour des rythmes fractionnés ultra-rapides mais aussi du classique en mouvement et des sons plus épurés expérimentaux pour du slow motion, bref, une diversité et une alliance parfaite entre le son et la chorégraphie, ça aussi, c’est signature Angelin. Il est fort, Preljocaj ! 

 Bref, vous l’aurez compris, j’ai aimé Gravité.  Et puis, même si j’ai peur d’être déçue, j’irai toujours voir les nouvelles créations de ce chorégraphe, ultra-talentueux, parfois un peu trop expérimental pour moi sans doute. Suite à la prochaine création…

Pour voir Gravité prochainement, il faudra grouper ça avec un petit weekend parisien puisque le Théâtre National de Chaillot le programme en février.

Sinon, localement, vous pouvez découvrir la très bonne programmation du Grand Théâtre de Luxembourg.

(c) Jean-Claude Carbonne

Source : Théâtres de la ville

#27 ANGELIN PRELJOCAJ

GRAVITÉ
PIÈCE POUR 13 DANSEURS

[FR] Après Suivront mille ans de calme, Les Nuits et Retour à Berratham, Angelin Preljocaj revient au Grand Théâtre.

Invisible, impalpable, immanente, la gravitation est l’une des quatre forces fondamentales qui régissent l’univers. Depuis des années, les questions de poids, d’espace, de vitesse et de masse qu’elle implique, ont traversé de façon intuitive la recherche chorégraphique d’Angelin Preljocaj. Comment rendre, à travers la danse, les sensations corporelles et spatiales que pourraient générer des gravités de forces inégales? Comment questionner le corps et ses mouvements à travers l’exploration de différentes formes de résistance de l’air?

Le chorégraphe voudrait éprouver plusieurs degrés de gravité distincts en imaginant des sensations de poids et de mobilité allant du plus léger au plus massif, et inventer ainsi une gestuelle spécifique à chacune d’elle. Chaque gravité sera associée à une œuvre musicale choisie pour ses qualités de timbre, de structure, de rythme et de texture. Des pièces de Gérard Grisey, Ryoji Ikeda, Philip Glass, György Ligeti, Pierre Boulez, Jean-Sébastien Bach ou Dimitri Chostakovitch.

Dans cette odyssée charnelle, les danseurs mettront en évidence l’attraction des corps entre eux dans les champs gravitationnels donnés.

» Il y a chez Angelin Preljocaj l’exigence technique assortie de sophistication technique que l’on trouve chez le fondateur du Nederlands Dans Theater, Jiři Kylián. Cela nous vaut des visions époustouflantes… Luxemburger Wort, Marie-Laure Rolland à propos de Suivront mille ans de calme