La flûte enchantée

Opéra au Staatstheater de la Sarre

La flûte enchantée est l’un des derniers opéras écrit par Wolfgang Amadeus Mozart. C’est un classique que beaucoup connaissent et pour lequel les attentes sont nécessairement élevées. Pour ma part, j’y suis allée sans a priori, m’attendant cependant à assister à une adaptation plus moderne que classique de l’opéra. Ce qui fût sans surprise le cas.

Le spectacle est dans l’ensemble de qualité. Le Staatstheater de la Sarre nous livre un conte de fée à l’histoire banale de deux âmes qui s’aiment et veulent être réunies. Cela ne peut cependant se faire sans le passage obligé d’un rite initiatique qui prouve les qualités du bien aimé. La mise en scène est assez rythmée pour transporter le spectateur dans l’univers des personnages et le préserver de l’ennui. En effet, les décors extravagants s’alternent pour laisser place à un univers différent, que ce soit celui du cirque, de la jungle ou du cabaret. On peut voir apparaître sur scène des hommes à tête d’animaux en tout genre, éclairés par des lumières dignes d’un cabaret, et souvent surélevés par des installations de grande envergure. Rien n’est trop extravagant pour servir le sujet de la flûte enchantée !

Les rôles principaux féminins, notamment celui de Pamina et de la reine, sont maîtrisés tant au niveau théâtrale qu’au niveau vocal. On en ressort impressionné, tenté de les imiter une fois sorti de la salle. Elles accompagnent magnifiquement les morceaux composés par Mozart dont on ne se lasse pas. Le rôle de Papageno est également extrêmement bien interprété et vole la vedette au rôle principal de Tamino. Il porte le caractère comique de la pièce à merveille et parvient à faire rire ou sourire tous les spectateurs. Pour ce qui est de Tamino, qui, si mes sources sont exactes, était ce soir-là interprété par sa doublure, sa prestance n’était pas au beau fixe. L’alchimie entre Pamina et lui n’était pas assez convaincante et sa performance vocale manquait selon moi de puissance et de profondeur.

Même si cette mise en scène peut parfois prendre des airs enfantins, elle remplit largement son rôle principal qui est de divertir son public. Mozart inscrit lui-même dans le script que « la flûte enchantée doit transformer les passions des hommes, rendre joyeux le mélancolique, amoureux le misogyne ». Ce soir-là les spectateurs sont tout au moins ressortis le cœur plus joyeux.

 

Faustine Le Bouquin

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