L’animation au service de l’émotion

Critique du film d’animation FUNAN de Denis Do

France, Luxembourg, Belgique, Cambodge, 2018 / 84 min / VO française (VO FR) / animation, drame

Funan suit le parcours bouleversant de Chou, déportée et contrainte aux travaux forcés par les Khmers rouges au Cambodge en 1975. Cette femme au caractère doux et fort à la fois tiendra grâce à sa volonté de retrouver son fils Sovanh séparé d’elle au tout début de la révolution.

Denis Do signe là un premier long métrage exceptionnel de par son histoire: Chou est sa mère, Sovanh, son demi-frère et de par son utilisation de l’animation, vecteur graphique permettant de réduire le poids émotionnel des images, de la musique, sublimement adaptée au récit et des voix, dont celle de Bérénice Bejo notamment, douce et forte à la fois, à l’image de Chou.

Sortie en salles françaises le 06 mars 2019.

Présenté dans le cadre du Luxembourg City Film Festival dans la catégorie Made In/With Luxembourg (le studio d’animation luxembourgeois Fabrique d’Images ayant contribué à la fabrication du film), Funan est aussi proposé dans la catégorie Jeune Public: par son aspect didactique et historique, la petite histoire dans la grande touche tous les publics, petits et grands. C’est cette simplicité de lecture sur un thème historique (mal ou peu) connu qui captive et tient en haleine le spectateur. Les festivals ne s’y sont d’ailleurs pas trompés : Funan a été sacré meilleur film au Festival international du film d’animation d’Annecy en juin 2018 et tout récemment a reçu le prix du public pour le meilleur long métrage au festival Anima à Bruxelles. Denis Do n’était d’ailleurs pas présent pour la rencontre avec le public en ce dimanche 10 mars 2019 car il devait récupérer son prix, voici ses mots sur ce film :

« J’ai voulu un film sobre dans la mise en scène. Avec ses atmosphères calmes et l’immensité des paysages cambodgiens, Funan plonge dans l’intériorité et traduit le paradoxe de ce que vivent les personnages. Leur esprit torturé contraste avec des paysages paisibles et variés. Funan raconte l’histoire d’un pays, d’une culture riche, tombé dans la famine et la barbarie. Pure, magnifique avec de grands espaces ouverts, déchiré par la violence et les tumultes de la révolution.» Denis Do

C’est donc en compagnie de David Grumbach, producteur du film (BAC Films) qu’une session de questions réponses s’est ouverte à la fin de la projection. Ce qui nous a permis de mieux cerner le contexte historique et personnel de ce film, fort et simple à la fois, véritable coup de coeur de ce festival pour moi.

Pour trouver votre coup de coeur, découvrez la très riche programmation du LuxFilmFest, qui dure jusqu’à ce dimanche 17 mars 2019.