Le Marathon Machine Head – LuxExpo The Box

par Laurent B. le 30.10.19

C’est à un drôle de chassé-croisé auquel nous aurons assisté en ce dimanche automnal et gris à Luxexpo. Alors que le salon des enfants fermait ses portes, une toute autre population venait prendre la relève des familles. Plus de 2 000 métalleux de la Grande Région se sont ainsi réunis pour assister au show très particulier de ceux qui étaient sans doute parmi les idoles de leur (adolescente) jeunesse.

Date très spéciale donc, car les américains de Machine Head sont venus célébrer les 25 ans de leur premier effort « Burn My Eyes » qui sera joué en intégralité ce soir après… plus de 2 heures d’une sélection des meilleurs titres issus de leurs derniers albums (et un seul du dernier, d’ailleurs plutôt fraîchement accueilli par la presse et les fans…).

(c) Deadly Sexy Carl

A 20 heures tapantes, Robb Flynn et son inséparable « Flying V » investissent la scène, les Californiens commencent très fort avec l’excellent « Imperium » suivi de « Take my Scars », la sauce prend immédiatement et les titres se succèdent sans que l’ennui ne vienne jamais pointer le bout de son nez. Le Robb Flynn Show est lancé à plein régime, les autres musiciens (plus en retrait) exécutent habilement les compositions de cette setlist très solide alternant les solos enlevés (peut-être trop insuffisamment mis en avant par moment sur certains morceaux…), les riffs assassins, et les martellements effrénés de batterie (particulièrement sur le circle pit de « I am Hell »). 

 « Darkness Within » apporte un interlude acoustique salvateur, Robb en profite pour clamer son amour de la musique (et non du « Music Business » précise-t-il) qui lui a tant apporté dans les moments difficiles de son enfance et invite le public à se laisser – comme lui – pleinement porter par ces 3 heures de musique pour oublier la trêve imminente du repos dominical.

(c) Deadly Sexy Carl

Le public est réceptif et scande à l’envie entre chaque morceau « Machine Fuck**g Head ! » l’intensité du show ne retombera pas avant la fin de ce premier set qui se clôturera sur le ravageur « Halo » et… ses cotillons (un peu « too much », les enfants de l’après-midi auraient sans doute davantage apprécié…).

10 minutes plus tard, changement d’ambiance, le backdrop reprenant le visuel de la pochette de « Burn my Eyes » est hissé, un nouveau batteur et un nouveau guitariste prennent la relève de leurs collègues : Chris Kontos derrière les fûts et Logan Mader à la guitare (notamment connu pour avoir officié chez Soulfy et pour avoir produit les albums de Gojira, Fear Factory ou DevilDriver et autres).  Pas de surprise, l’album est joué dans son intégralité, et ce avec toujours autant d’efficacité. Kontos nous gratifie d’un jouissif solo de batterie, les circles pits toujours plus énormes invoqués avec insistance par Robb ainsi que les slams et autres mosh pits n’en finissent plus de succéder, malgré les plus de 3 heures de show au compteur, Robb et son bassiste MacEachern assurent sans jamais faillir, l’extravagant spectacle Machine Headien se conclut sur une reprise de « Black Sabbath » et sur le dernier morceau du mythique album.

A l’heure de regagner nos pénates, épuisés mais heureux, il ne nous reste plus qu’à dire à nos têtes blondes : « Tu vois petit, c’est comme ça que ça se joue le Metal ! ».