Le Metal sud européen à l’assaut des terres rouges !

par Laurent B. le 16.12.2019

La soirée débute avec les helvètes de « Silver Dust » et le moins que l’on puisse dire est que la formation jurassienne a bien surpris les premiers spectateurs arrivés avec un show très théâtral. Affublés de costumes d’inspirations « Steampunk » et « Burtonesques » les quatre musiciens délivrent de solides compositions à la croisée du rock du goth et du métal, le tout en interaction avec un écran diffusant des scénettes diverses plutôt bien intégrés en ouverture de chaque titre. Tant visuellement que musicalement « Silver Dust » intrigue et parvient à capter immédiatement l’attention du public et ce jusqu’au bout du set.

Le maître de cérémonie (« Lord Campbell ») use, et parfois peut être abuse, de multiples gimmicks pour impliquer le public qui se révèlera en majorité réceptif à cette improbable première partie. Une chose est sûre le contrat de « chauffeur de salle » est pleinement rempli, et on ira même jusqu’à parier que la générosité et la créativité débordante de « Silver Dust » pousseront le groupe bien plus haut à l’affiche dans le futur…

Silver Dust

Un quart d’heure après et c’est la première tête d’affiche de la soirée qui investit la scène, Sakis et sa bande offriront une setlist très similaire à celle jouée il y a trois ans dans cette même salle mais avec quelques morceaux du dernier album « The Heretics » donc le visuel agrémente logiquement le fond de scène. Point d’artifices ici, les Grecs de «Rotting Christ» se concentrent comme à leur habitude sur leurs compositions et ce pour offrir le show le plus métal et le plus dévastateur cette soirée. Après un démarrage sur un rythme lourd et lent (« 666 ») se succèdent les diverses incantations blasphématoires et mystiques habituelles (« Apage Satana »), les rythmiques martiales, les solos efficaces (« Fire, god and fear ») les moments de folie pure dans le pit ( «Societas Satanas») et les riffs entêtants et ensorcelants (« Grandis Spiritus Diavolos ») pour achever ce set furieux et envouté sur le grand classique « Non Serviam ».

Bref peu de choses à redire sur cette prestation, la formation hellénique maîtrise pleinement son sujet avec sobriété et ce depuis déjà plus de trois décennies ! A noter que la Grèce était d’ailleurs déjà au menu de la dernière tournée de «Moonspell » au Luxembourg puisque le groupe était alors accompagné des excellents «SepticFlesh».

Rotting Christ

Mais le pays à l’honneur ce soir-là était bien le Portugal, et la communauté locale portugaise était ainsi logiquement bien représentée dans la salle.

Le dernier album de « Moonspell », « 1755 », relate le terrible séisme ayant frappé Lisbonne et fait près de 70 000 victimes, l’évocation de ce drame national a donc une résonnance toute particulière ce soir, les titres du concept album étant par ailleurs chantés dans la langue de Camões. Pour autant, Fernando Ribeiro prendra également le temps d’échanger avec le public à la fois en Anglais et en Français, et ce malgré une voix un peu en affaiblie (après une quarantaine de concerts d’affilé tout de même) le frontman assurera le show de bout en bout : En médecin de peste, en vampire, en loup-garou, et avec un improbable crucifx laser… c’est avec plaisir qu’on redécouvre les grands classiques du répertoire Moonspellien comme l’inquiétant « Vampiria » (et son lightshow très expressionniste), ou l’épique « Alma Mater ». Et c’est l’intense et mélancolique « Full Moon Madness» qui viendra clôturer cette soirée particulièrement riche en surprises.

Prochainement à la Kulturfabrik au rayon Metal et assimilés : Le drone de Sunn 0))), le stoner de Kadavar.

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