L’enfance, pas si rose que ça

Parallèle entre deux films sur l'enfance qui est loin d'être toujours douce et innocente...

Le dernier jour du festival de films de Luxembourg (LuxFilmFest) reflète particulièrement la dureté des thèmes de la programmation de cette édition 2015: des films aux sujets sensibles, difficiles qui ne laissent pas indemne le spectateur…
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Mettons en parallèle deux films qui se concentrent sur l’enfance, pas si douce et innocente qu’on le pense: l’île de Giovanni, film d’animation du japonais Mizuho Nishikubo et Toto and his sisters film documentaire du roumain Alexander Nanau.

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.Tandis que l’un se déroule en temps de guerre réelle, l’autre présente une guerre tout aussi difficile à mener: celle contre la pauvreté et la prédestination familiale.
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L’île de Giovanni se voit occupée par des militaires russes et leurs familles après la seconde guerre mondiale et la défaite du peuple japonais. Kanta et son grand frère Junpei doivent s’adapter à ce changement et à la venue de Tanya, fille du commandant russe qui occupe leur maison. Une amitié, une relation amour-haine qui se retrouve dans le film roumain Toto and his sisters. Toto et ses soeurs, abandonnés par leur mère, qui est emprisonnée pour trafic de drogue, doivent gérer le quotidien tout en tentant d’entretenir une relation avec celle-ci. Pour Toto, le petit frère qu’on essaie de sauver d’un destin familial sordide (junkie et drug dealer), la figure de la mère devient peu à peu synonyme de retour “à la case départ” et finira par ne plus être la bienvenue.
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algré ce contexte, l’innocence et le positivisme des enfants transpercent ces deux films. Les relations fraternelles sont une lueur d’espoir: les deux frères seront unis jusqu’au décès du plus petit tandis que Toto pourra compter sur sa soeur Andreaa pour quitter l’appartement junkie et trouver une place dans un centre d’accueil.
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Le destin est cependant tragique: d’un côté, un seul des deux enfants arrive à l’âge adulte et peut enfin revenir sur son île natale. De l’autre seuls les deux plus jeunes vont peut-être s’en sortir. La soeur aînée, en répétant les erreurs familiales, est déjà devenue prisonnière de la drogue… elle est âgée de 17 ans seulement.
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Il fallait donc avoir le coeur bien accroché et pouvoir dégainer le paquet de mouchoirs rapidement pour tenir le rythme émotionnel de ce marathon festivalier intéressant mais éprouvant.

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