Les Francofolies, l’envers du décor

par SoMuch Noise, le 28.06.2021

Alors, on en était où? Ah oui Les Francofolies.

Reprenons ou nous nous étions quittés il y a un an pour la première édition des Francofolies d’Esch. Créé à la Rochelle en 1985, le festival a depuis fait des petits comme Montréal ou Spa. Esch-sur Alzette est le 7ème et dernier né de la famille, qui, dans la lignée, continue de promouvoir la francophonie à travers le monde.

Se rendre à un festival en plein air paraissait encore inimaginable début juin – à voir la liste non exhaustive des festivals annulés cet été – mais c’était sans compter sur la pugnacité des organisateurs qui y ont toujours cru. «Même si cela avait été pour 100 personnes, on l’aurait maintenu ce festival!» a déclaré Loïc Clairet, directeur général, dans le Wort.

Organiser un festival comme Les Francofolies demande beaucoup d’anticipation, concept qui nous fait défaut depuis plus d’un an. Alors, il aura fallu une grande capacité d’adaptation, une motivation débordante et une équipe bien organisée pour faire face au fait que la majorité des têtes d’affiches aient décliné l’invitation, que le site prévu pour accueillir 5000 festivaliers debout n’ait autorisé à vendre que 500 places assises, que le service au bar soit annulé en dernière minute, que le couvre-feu à 23h00 soit maintenu, etc…

Pour la reprise des concerts qui m’ont tant manqué, j’ai choisi d’y participer comme bénévole et de voir l’envers du décor. C’est pourquoi je ne parlerai pas ici de la scénographie de Philippe Katerine ni de la bonne humeur d’Hervé mais plutôt de toutes les personnes qui ont donné de leur temps avant, pendant et après le festival.

Bénévole vient du latin benevolus, qui veut dire bonne volonté, aux Francofolies, on les appelle aussi « Les Grands Rêveurs ». 150 grands rêveurs ont répondu à l’appel lancé sur les réseaux sociaux début mai. Suite à l’inscription et la description de ses compétences et de ses préférences, les équipes sont composées : les gros bras pour le montage/démontage, les autres pour l’accueil parking, le scan de billets, le carré VIP, les loges d’artistes, la surveillance des espaces fumeurs, la gestion des toilettes sèches, sans oublier les équipes pour la distribution de masques et de gel. Une réunion est organisée la veille pour visiter le site, rencontrer ses coéquipiers et présenter un test négatif (un autotest sera aussi effectué chaque jour). Quelques heures avant l‘ouverture, il reste encore à visser des ampoules sur 1 kilomètre de guirlande, à installer les poubelles de tri, à finaliser la signalétique. Le stress monte, une tribu de t-shirts oranges s’affaire à la tâche jusqu’à l’arrivée des premiers festivaliers.

Enfin ! ça fait plaisir de se retrouver ! Les artistes qui performaient dans leur cuisine depuis un an ont dit : Enfin ! Les spectateurs, malgré les restrictions, ont dit : Enfin ! Les bénévoles qui ont trouvé un sens à leur présence ont dit : Enfin ! Et les organisateurs sont sortis de l’ascenseur émotionnel en clamant : Enfin !

Chaque bénévole est venu avec ses motivations et a trouvé ce qu’il cherchait: l’envie de soutenir la culture, le besoin de se sentir utile, le souhait de rencontrer de nouvelles personnes. C’était une première expérience pour certains, d’autres sont engagés depuis 17 ans.

La majorité des évènements auxquels nous participons ne pourraient avoir lieu sans la bonne volonté des bénévoles. Et quand les applaudissements cessent et que chacun reprend son chemin avant l’heure du couvre-feu, il nous reste à dire au revoir aux artistes, dévisser les ampoules du kilomètre de guirlande, démonter la scène, nettoyer le parc du Gaalgebierg et déjà penser à la 2ème édition en 2022 !

Merci et Bravo !

Si vous souhaitez vous engagez ponctuellement ou durablement, vous trouverez les infos ici.