Multipistes prend soin des talents émergents de la Grande-Région!

Un accompagnement musical transfrontalier pour les groupes locaux!

Chaque début d’année résonne dans la Grande Région aux sons des groupes de musiques sélectionnés pour le projet Multipistes.

Cet accompagnement musical transfrontalier tente d’apporter un soutien aux groupes locaux à travers deux dispositifs différents : la Couveuse et la Pépinière.

Qu’ils sortent à peine du local de répet’ ou entament une nouvelle tournée, Multipistes s’adresse à tous les groupes de musiques de la Grande Région. Le seul critère de sélection retenu est la qualité du projet musical que les participants cherchent à construire. L’accompagnement entame depuis septembre 2012 sa première session et se partage en deux dispositifs différents basés sur un système de promotions d’un an et de 7 groupes chacune.

Le premier dispositif, intitulé Couveuse, propose aux groupes émergents un soutien dans leur professionnalisation à travers une série d’ateliers thématiques, clôturée par un showcase public. Musique, chant, gestion du son sur scène, enregistrement en studio… tout y passe. Et pour compléter l’ensemble, le dispositif inclut également un atelier de rencontres professionnelles à l’occasion du festival Sonic Visions en novembre au Luxembourg.

Multipistes a démarré officiellement en septembre 2012, en même temps que la première promo du dispositif. Mais pour février 2013 le projet continue de plus belle avec le lancement d’une deuxième Couveuse et d’une première promo du dispositif Pépinière. Ce dernier se centre davantage sur l’aide à la diffusion de groupes déjà pro, au sein de la Grande Région. Dans cette optique, il propose aux participants une résidence de pré-production scénique de plusieurs jours dans un lieu associé du réseau Multipistes.

Du partenariat à la sélection

Multipistes se base sur une mise en commun des ressources de chaque territoire de la Grande Région, à travers un partenariat entre différents acteurs culturels locaux.

Fin 2008, l’Agence Culturelle de Meurthe & Moselle (AC2M), les associations Vosges et Moselle Arts Vivants, l’Autre Canal, la Rockhal, le Service de Diffusion et de l’Animation Culturelle (SDAC) de la Province de Luxembourg, et le programme Ça Balance de la Province de Liège posent les bases d’un parcours d’accompagnement itinérant.

Celui-ci correspond à l’actuelle Couveuse de Multipistes, c’est-à-dire destiné aux groupes émergents des 6 régions concernées. Et parmi celles-là, le projet n’inclue alors pas encore la Rhénanie et la Sarre, faute de partenaires.

De plus, chaque acteur culturel du projet joue localement un rôle de référant auprès des groupes qu’il sélectionne. Ainsi, au rythme d’une promotion par an de 6 groupes chacune, Multipistes tient la mesure pendant 3 ans.

Toutefois, en septembre 2012 la donne change et le projet ajoute un partenaire à sa liste avec le LAG Rock & Pop de Rhénanie-Palatinat. La sélection de chaque promo passe alors à 7 groupes, mais surtout un nouveau dispositif est inauguré : la Pépinière.

Par la suite, 2014 va voir encore le projet s’enrichir. La Sarre sera représentée par le Saarländische Rockmusikerverband, avec en prime, un nouveau lieu d’accueil pour les groupes sur la liste : la salle de concerts le Garage et son Kleiner Club à Sarrebruck.

Et des lieux, il va en falloir pour accueillir les 21 actuels participants. Parmi ce réseau, on retrouve l’Autre Canal, dit le « tunnel rouge. » Pilote du projet, la salle de musiques actuelles de Nancy est en effet au centre d’un partenariat entre notamment la Rockhal au Luxembourg, l’Entrepôt à Arlon ou encore les Trinitaires de Metz. Plus qu’une volonté de leur faire voir du pays, l’objectif de Multipistes est surtout une aide à la diffusion des groupes accompagnés. Car le projet prend en charge, et ce quel que soit le dispositif, 50% des cachets des groupes sur des scènes de la Grande Région.

Ateliers vs résidence

Cependant, les outils proposés dans les deux dispositifs sont différents, tout comme les participants accompagnés. Si la Couveuse les encourage à voler de leurs propres ailes, la Pépinière s’adresse à des groupes qui, pour leur part, n’ont besoin que d’un peu d’eau et de beaucoup de soleil pour pousser. Entendons par là un souci de professionnalisation pour l’un et de visibilité – sous les projos des scènes de la Grande Région – pour le second.

Les ateliers de la Couveuse s’étalent sur 9 mois et touchent à tous les domaines. « Le but est de faire prendre conscience aux groupes de la totalité des aspects du métier de musicien » explique Jean-Christophe Gérard, chargé du projet Multipistes à l’Autre Canal. Le dispositif « s’apparente vraiment à de l’orientation professionnelle. » Chaque promo se retrouve dès son lancement pour un atelier de bilan artistique sous le tunnel rouge. L’objectif étant de poser les bases du parcours des groupes avec les différents chargés d’accompagnement de Multipistes.

Musiciens conseils, techniciens et scénographes assurent le contenu pédagogique du projet avec dans le cas de la Couveuse un souci de transversalité. Alain Aimé, le coordinateur des musiciens conseils de Multipistes gère toujours le line-check du premier atelier pour faire remonter par la suite les pistes de réflexion entamées avec les groupes à tous les autres chargés d’accompagnement.

« Nous essayons de comprendre la représentation qu’ils ont d’eux-mêmes afin de leur donner les outils adéquats pour faire ce qu’ils aiment » explique Alain. Car l’objectif de la Couveuse n’est pas totalement le succès des groupes. « Si ça marche tant mieux et si ça marche pas… tant mieux aussi » lance-t-il, «ils auront quand même fait quelque chose qui leur plaît. » Avant de conclure : « il n’y a rien de pire qu’un groupe qui ne prend pas plaisir à jouer. »

Le système adopté par la Pépinière est sensiblement différent, puisque la diffusion des groupes et leur réussite dans le milieu professionnel fait partie, dans une plus large mesure, de ses objectifs. La résidence de 5 jours prévue à cet effet paraît alors un peu maigre face aux ateliers de la Couveuse, cependant ils sont intensifs et servent avant tout aux groupes à se construire un live béton. Le dispositif avance alors une prise en charge logistique et financière plus conséquente. Et l’idée va même plus loin dans la symbolique du projet, puisque chaque groupe doit effectuer sa résidence dans une salle hors de sa région.

Mais malgré ces différences, la démarche pédagogique reste la même : celle du coaching artistique. Dans les deux dispositifs, « l’idée est de se placer à côté du groupe, pas devant » insiste Benoît Nivelet, coordinateur de Multipistes pour la Province de Luxembourg. Bien loin de toute idée de formatage, le projet se défend d’être associé à de la « direction artistique », comme le souligne J-C.

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