R100 – Sur le chemin du sadomasochisme

R100. Derrière ce titre énigmatique se cache une improbable comédie dramatique nippone.

Le pitch? Un quadra, père d’un petit garçon de 10 ans et dont la femme est dans le coma depuis 3 ans, décide de pimenter sa vie trop banale de vendeur dans un magasin d’ameublement, en s’inscrivant dans un club de bondage.

Le contrat conclu avec un toxicomane dans un banal appartement de banlieue est simple : pendant 1 an, de belles japonaises, toutes de latex couvertes, surgiront dans sa vie sans prévenir pour le ‘punir’.

De cette règle nait une tension qui nous tient en haleine. À tout moment, le cœur battant, on craint de voir une de ces créatures dominatrices, talons aiguilles aux pieds, cravaches à la main, venir fracasser le quadra endormi dans sa petite vie grise. En le jetant au bas d’un escalier, en lui mettant un high kick ou en le fracassant dans les chiottes de sa boite, tour à tour, toutes viennent l’humilier.

On pense à Orange Mécanique au cours des scènes de violences sur du Beethov’, à Tarantino lorsque l’une des nippones crache sans relâche des cocktails visqueux au visage du vendeur de canapés.

Le réalisateur n’a pas de limite. Tout y passe. Cravache, coups, cannibalisme symbolique, brûlures à la cire, latex, talons aiguilles, femmes fortes, boules en plastique dans la bouche, masques, etc.

La symbolique du film : de l’extrême souffrance peut naître la joie. C’est la peine, a priori stérile de cet homme qui voit sa femme lentement maigrir et végéter sur un lit d’hôpital, qui le pousse à admettre son goût pour le masochisme, à explorer cette part de son identité et finalement à y trouver son plaisir.

R100 nous emmène par delà les conventions, dans un sympathique délire au cœur du Japon contemporain. « Isn’t it an earthquake? »

R100 est diffusé dans le cadre du Festival Discovery Zone 2014 à Luxembourg. Voir la bande Annonce

Nicolas Margot