Rabudôru, kesako?

Les sorties au théâtre sont toujours savoureuses de nos jours, d’autant plus quand la pièce nous plaît. C’est la cas de notre sortie de la semaine dernière, pour découvrir le nouveau spectacle d’Olivier Lopez qui nous avait déjà étonné avec « Bienvenue en Corée du Nord » (voir article ici).

Nous découvrons donc avec « Rabudôru, poupée d’amour » le concept de love doll importé du Japon et qui se retrouve au coeur d’une histoire de couple atypique.

On aurait pu s’attendre à une histoire sexuelle et sulfureuse. Il n’en est point. C’est là la première surprise de cette pièce.

Nora et Thierry travaillent dans une usine de jouet en perte de vitesse qui se décide à commercialiser en Europe la Rabudôru. Nora, féministe et syndicaliste y voit un risque sociétal vis-à-vis de la place de la femme et nous expose ses craintes en ouverture de pièce. Thierry, qui souhaite une promotion professionnelle y voit une opportunité en or et s’engage à 100% dans la production et de la commercialisation de la love doll. Il y oublie son couple, son économie familiale en investissant à outrance dans des stock-options.

La deuxième bonne surprise de ce spectacle, c’est le personnage du père de Thierry (interprété par Didier de Neck, impeccable), atteint d’Alzheimer qui « adopte » la love doll comme ersatz émotionnel de sa femme disparue, sur les conseils de son fils, décidemment bon commercial.

La mise en scène, sobre et efficace accompagne intelligemment l’intrigue à l’aide de camera men filmant les expressions des protagonistes pour appuyer leurs émotions.

© Alain Van Wassenhove

Les deux représentations de « Rabudôru, poupée d’amour » étaient complètes, ainsi nous vous recommandons vivement le prochain spectacle que nous irons voir au Kinneksbond Mamer et qui sera passionnant sans aucun doute: « Sabordage » de l’excellent Collectif mensuel (dont nous avions déjà vu le spectacle Blockbuster).

A vos agendas: représentations de Sabordage, Collectif mensuel à 20h au Kinneksbond Mamer les 22 et 23 avril prochain.