Rae Morris, légère et chaleureuse

C’est Hydrogen Sea, groupe bruxellois d’origine, composé de PJ Seaux (au clavier, aux pads, et même à la guitare !) et Birsen Uçar (au chant) qui se charge d’ouvrir cette soirée.
Après s’être timidement présenté (en anglais tout de même) au public, le duo qui semble plutôt jeune, entame une douce palette de morceaux teintés d’une mélancolie chaleureuse et aux influences assumées de The XX, de Massive Attack, Cocorosie et autres sucreries du même acabit.

La sauce prend rapidement, le public en effectif réduit s’approche et se laisse englober par les notes colorées qui sortent du clavier et qui semblent se marier harmonieusement à la voix suave et presque sensuel par moment de la jolie chanteuse blonde.

Cette première partie prend les accents d’un showcase privatif, durant lequel j’oublie un instant qu’à la base, c’est pour Rae Morris que je suis là… Mes esprits me reviennent, et je plonge l’œil dans le viseur de l’appareil photo pour tenter de capturer les jolis jeux de lumière et de silhouette qui sont à l’œuvre sur scène. L’atmosphère dans la salle est optimale, et comme pour asséner un tendre coup de grâce à son audience, le groupe s’essaye avec brio à une reprise du titre Wandering Star de Portishead… Il ne m’en fallait pas plus pour tomber définitivement sous le charme.

Nous redescendons tranquillement des cieux pour rejoindre la rive et attendre Rae Morris. À ce stade, la soirée est déjà une réussite pour ma part.

La jeune anglaise âgée de 22 ans et originaire de Blackpool, dans le Lancashire, apparaît alors du côté droit de la scène, accompagnée de ses musiciens (mention toute particulière à sa batteuse qui a réellement assuré). C’est flanquée d’un sourire qui rejoint chaque oreille et d’une longue robe qu’elle se présente à nous, avec cet accent qui résonne comme du doux miel.

Après l’ambiance feutrée et chaleureuse de la première partie, c’est d’emblée un vent de fraicheur qui s’empare du Floor de la Rockhal, et je suis preneur. Elle ouvre avec les morceaux tout fraichement sortis du studio qui compose son premier album Unguarded, enregistré à Los Angeles (premier album car faisant suite aux EPs sortis entre 2012 et 2014, dont Closer EP et Cold EP).

Ah, en parlant de studio, peut-être faudrait-il aussi mentionner au passage qu’elle s’est assuré les services d’un producteur de taille : Ariel Rechtchsaid. Ce nom tortueux ne vous dit rien ? L’album Modern Vampires of the City de Vampire Weekend ou The Desired Effect, album solo de Brandon Flowers (chanteur de The Killers) à paraître le 18 mai prochain, ça sonne déjà plus concret ? Bon… et Hey There Delilah de Plain White T’s alors ?!

C’est qu’en dépit de son apparente stupeur face au succès rencontré dans la salle et sa timidité à la fois naïve et tellement mignonne (il faut l’avouer), Rae Morris n’en est déjà plus réellement à jouer dans la cour des petits.

En effet, elle a déjà eu l’occasion de partager des affiches avec le groupe Bombay Bicycle Club, avec lequel elle est encore en contact régulier (leur morceau Luna, datant de l’année dernière, par exemple… mais oui, à 1 minute 58, cette jolie voix, c’est bien elle !). Plus récemment, elle a accompagné George Ezra sur sa tournée européenne avant de se lancer dans la sienne, à elle toute seule.

Les morceaux s’enchainent : Grow, Do You Even Know ? à chaque pause, chaque entre deux, elle prend le temps de lever les mains de son clavier pour demander au public en souriant si l’on veut encore bien d’elle pendant quelques minutes… Mais oui, continue ! Arrivent les morceaux phares : Closer, Love Again, Under the Shadows, même le très bon Cold, coproduit par le londonien Benjamin Garrett (alia Fryars).

Les musiciens qui l’accompagnent assurent comme il faut. Et c’est réellement en tant que groupe que le concert est mené puis parachevé avec une douceur esthétique en accord parfait avec le reste de cette soirée.

Petite cerise, on a même pu la rencontrer à la fin, échanger quelques mots, elle est gentille comme tout !

Rae Morris est à découvrir, elle possède dores et déjà un talent, une fraicheur et une voix tout à fait uniques et remarquables. Et il est certain qu’elle promet encore de jolies choses, peut être un second album d’ici fin 2016 ? Ou bien même un passage à une formation groupe, avec une voix masculine pour l’accompagner ? Allez, je rêve, je rêve.
Rae Morris – Unguarded (Atlantic Records)

RAE MORRIS – LOVE AGAIN : https://www.youtube.com/watch?v=JvS4q2QORlo

Hydrogen Sea : https://soundcloud.com/hydrogensea

Bombay Bicycle Club – Luna : https://www.youtube.com/watch?v=JwlgC-jSPTk

Fryars : https://soundcloud.com/fryars