The place – Cafe Roma

de Paolo Genovese

La 41ème édition du festival du film italien de Villerupt s’est déroulée du 26 octobre au 11 novembre dernier. Parmi les comédies typiquement italiennes, quelques drames, et une ou deux surprises de genre, inclassable, comme ce film.

 

A partir d’un scenario original, Paolo Genovese nous tient en haleine pendant près de deux heures. Le film, en huis clos, tourne autour de l’énigmatique personnage principal, excellemment interprété par Valerio Mastandrea. Installé dans un café, The place, toujours à la même table, il reçoit des inconnus à longueur de journée et semble les conseiller, tel un psy alternatif. Sa bible, un livre sur lequel il griffonne des notes à chaque passage d’un nouveau « client » semble être la clé de compréhension du film. A partir d’une requête plus ou moins désespérée (d’une simple envie d’être plus belle à vouloir sauver la vie d’un fils condamné par la maladie), l’homme énigmatique propose un contrat: en échange d’exaucer le voeu du client, celui-ci doit réaliser une tâche plus ou moins cruelle (cambriolage, viol, tuer un enfant). De ce concept plutôt unique, le film  tourne autour de la morale des gens: vont-ils réaliser la tâche assignée ou se résigner à accepter leurs conditions actuelles? L’homme, en stratège désabusé, lie et relie les différentes requêtes pour qu’elles se réalisent les unes dépendantes des autres.

Synopsis:

Jour et nuit, cet homme mystérieux (Valerio Mastandrea) est assis à la même table dans le même restaurant. Tous se précipitent à sa table car il a la réputation de pouvoir réaliser n’importe quel vœu en échange d’un défi à relever. Il voit alors défiler à sa table dix personnes très différentes ayant chacune un souhait bien particulier. Être plus belle, sauver son fils de la maladie, faire revenir un fils qui s’est éloigné, retrouver la foi en Dieu, passer une nuit avec une jolie femme… leurs demandes sont variées. Il les pousse alors dans leurs retranchements en leur proposant des défis qui vont contre tous leurs principes, contre ce qu’ils sont ou ce qu’ils pensaient être. Au fur et à mesure que leurs projets respectifs avancent, l’homme les questionne sur leurs choix et amène les personnages à tirer leurs propres conclusions sur leur situation. Jusqu’où iront-ils pour voir leur vœu se réaliser ? Une octogénaire sera-t-elle capable de dépasser ses limites et de faire exploser une bombe dans un lieu public pour sauver son mari ?

 

The place propose au spectateur une connivence avec le personnage principal qui suit toutes les histoires entrelacées les unes aux autres et nous permet une réflexion profonde sur la morale, l’égoïsme et la nature de l’être humain.

« Tu es un monstre.
Disons que les monstres je les alimente. »

On en vient à être autant déçu que l’homme lorsqu’il propose à ses clients d’arrêter leurs contrats face à leurs doutes, mais qui, par intérêts personnels continuent à réaliser des actes horribles.

Le film ne nous donnera aucune clé de compréhension sur la nature humaine, seulement un miroir dérangeant. Intriguant et entêtant mais un brin frustrant.

Une sortie est prévue en France le 6 mars prochain sous le titre « Cafe Roma » , vous pourrez ainsi vous faire votre propre idée.