The Waiter – Steve Krikris

Par Erwin S. le 14.03. 2019

Des événements inattendus vont bouleverser la vie bien rangée d’un serveur minutieux.

Renos est un über-serveur qui officie à Athènes. Il prend son métier très au sérieux et pousse la conscience professionnelle jusqu’à enduire l’intérieur de ses pantalons de paraffine afin que le pli prenne bien au repassage. Il n’aspire à rien d’autre que sa petite vie tranquille partagée entre son travail, où il peut observer le manège des habitués, les couples qui se font ou se défont, les imperfections de ses collègues, et sa vie récréative où il se consacre au dessin et à la botanique. Il est curieux de tout et enrichit continuellement ses connaissances arbitraires sur divers sujets. Un soir, il constate qu’un mystérieux personnage, Le Blond, a remplacé son voisin Milan, soi-disant pour nourrir son chat dont on ne verra jamais la moindre trace d’existence.

Alors qu’il descend sa poubelle, une odeur pestilentielle l’empêche d’approcher d’un container à ordures, dans lequel il aperçoit le bras au tatouage caractéristique de Milan, visiblement peu en forme.

Mais au lieu d’appeler la police, comme le ferait environ n’importe quel citoyen, Renos se contente d’observer la suite des événements, le ramassage des ordures qui se fait sans heurts, et l’invasion de sa vie par Le Blond, imposante figure que l’on n’a pas du tout envie de contrarier et qui s’impose bientôt comme nouveau meilleur ami forcé aux motivations douteuses.

The Waiter est une nette réussite. C’est le premier film de Steve Krikris, qui est venu le présenter en personne et a expliqué qu’il avait personnellement vécu une situation similaire alors qu’il vivait à New York. De quoi faire remonter quelques glottes dans le public.

THE WAITER ® DESPINA SPYROU

Déjà remarqué au festival de Thessalonique en 2018, le film s’impose comme un très bon thriller arty (on ne prend pas les gens pour des demeurés, le public est reconnaissant) servi par d’excellents acteurs. Mention spéciale à l’impressionnant Yannis Stankoglou qui campe une sorte d’Anton Chigurh absolument glaçant et au charisme paralysant.

En dire plus serait criminel, aussi nous contenterons-nous de mentionner une scène de dégustation d’os à moelle particulièrement perturbante…

Le film, présenté en compétition officielle au LuxFilmFest, n’a pour le moment pas de date de sortie au Luxembourg ou en France.

C’est bien dommage. Vous loupez quelque chose, là.

[NDLR] Mais qui sait, peut-être gagnera-t’il le grand prix et sera rediffusé dimanche 17.03 à la Cinémathèque… paris ouverts !