Yuja Wang, un vent frais sur la Philharmonie

Par Hector A. le 14.06.2019

Orchestre Philharmonique du Luxembourg
Gustavo Gimeno direction
Yuja Wang piano

Piotr Ilitch Tchaïkovski: La Tempête (Der Sturm)
Maurice Ravel: Concerto pour la main gauche (Konzert für die linke Hand)
Dmitri Chostakovitch: Concerto pour piano et orchestre N° 2
Maurice Ravel: Daphnis et Chloé. 2e suite

Après plusieurs collaborations originales, notamment avec des humoristes et des percussionnistes, Yuja Wang jouait dimanche dernier à la Philharmonie dans le cadre d’une représentation plus classique. En collaboration avec l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg (« OPL ») mené par Gustavo Gimeno, elle a joué le Concerto pour main gauche de Maurice Ravel et le Concerto pour piano et orchestre N° 2 de Dmitri Chostakovitch. L’OPL avait au préalable ouvert la soirée avec La Tempête de  Piotr Ilitch Tchaïkovski et l’a clôturé avec Daphnis et Chloé – 2ème suite Maurice Ravel.

La soirée fut très hétéroclite de par l’intervention très énergique de Yuja Wang sur deux œuvres uniquement, mais aussi en raision du changement de la composition des orchestres et premiers solistes pour chaque représentation et de par les différences de styles entre Ravel, Chostakovitch et Tchaïkovski.

Les deux œuvres jouées par Yuja Wang,  très dynamiques, collaient bien à la personnalité de la pianiste, connue pour sa technicité et sa fouge.  Sa première représentation notamment, entièrement jouée de la main gauche pendant que celle de droite restait posée, parfois tremblotante, sur sa cuisse. L’orchestre s’emballait et montait peu à peu en puissance et la main gauche semblait comme se battre pour suivre le rythme – et la droite ne s’en crispait que plus.

Comme d’habitude, Yuja Wang  profita de l’entracte pour changer de tenue, rompant définitivement avec le classicisme vestimentaire et la pudeur en vigueur dans le monde de la musique classique.

Le Concerto pour piano et orchestre N° 2 laissa la pianiste exprimer son talent et toute sa fougue des deux mains dans une œuvre où les envolées du piano répondaient aux instruments à vents pour mener à une explosion finale prenante.

Yuja Wang est une pianiste autant admirée que contestée dans le monde de la musique classique. Son talent est loué par certain mais il lui est parfois reproché d’être trop spontanée et audacieuse. C’est indéniablement une pianiste jeune, enthousiaste, qu’aucune collaboration n’effraie. Son apparence et son « look » sont à l’image de son jeu de piano : audacieux, fougueux, passionné et faisant fi de toute tradition.

Je vous suggère de laisser ces débats de côté et de ne pas rater la prochaine représentation de Yuja Wang au Luxembourg.