Les Misérables

Laissez-vous guider au pays des rêves

Jeudi 22 janvier 2015. 20h. La salle de théâtre du Carré Rotondes est pleine à craquer : jeunes enfants, ados, adultes, parents, grands parents. Tout le monde ce soir s’est retrouvé autour d’un désir commun: passer 1h30 à rêver face à deux femmes venues étendre l’immense toile de cinéma de nos imaginaires. Sur cette toile, toute la soirée, Marie Delhaye et Karine Birgé font revivre une œuvre, une œuvre majeure de la littérature française, une œuvre d’Hugo : Les Misérables.

 

Au milieu de leur univers de santons, de poupées en plastiques surranées chinées aux puces, dont chacune garde en elle le secret de son passé singulier, au milieu de cette forêt de personnages, nous revivons les passages majeurs de l’œuvre. Jean Valjean, Fantine, Javert, Marius, Cosette, Les Teinardiers, Gavroche. Ces noms éculés qu’on avait laissés jaunir derrière les barreaux que forment les pages de nos livres fermés, ces noms soudain désignent des hommes, des femmes et des enfants comme toi comme moi qui crient leurs révoltes, leur volonté de vivre, de s’aimer, d’être pardonné, de s’extraire de leurs misères.

 

Histoires d’amours, histoires amères, un Gavroche, qui montre son derrière et provoque les flics, nous bouleverse. C’est l’insolence et l’inconscience de nos onze ans. C’est l’insolence et l’inconscience que l’on comprend, dont on se rappelle. Celle du petit frère frondeur et narquois, mais aussi, ici, celle qu’on abat. Les coups de feu résonnent, l’enfant continue ses provocations et se fait descendre froidement. Sans compassion, anonymement. La mort de Gavroche déclenche la révolte du peuple de Paris tout entier.

 

Et puis, il y a ce personnage abjecte de Javert qui nous touche lui aussi. On commence par haïr cet homme qui a su décorer son uniforme de galons à force d’inflexibilité et d’enquêtes menées tambours battants. Puis, on découvre l’enfance malheureuse qui a emmuré son cœur, et l’a conduit à cette vie d’adulte exsangue de toute émotion.

 

La compagnie Karyatides (Bruxelles) nous replonge avec ce spectacle dans une fresque sociale où l’on vit intensément, forgé par ses passions et son histoire. Un bon moment qui s’adresse à tous les publics à partir de 10 ans dont vous pouvez désormais voir la bande annonce, oui, oui, la bande annonce.

 

Prochaines dates en grande région : – Bruxelles du 24/02/2015 au 07/03/2015 (Théâtre national), – Frouard le 24/03/2015 (Salle Gérard Philippe)

 

Pour toutes les dates de la tournée de Karyatides, c’est juste ici (et on y trouve aussi Carmen et Madame Bovary!) : http://www.karyatides.net/Karyatides/Tournees.html

Nicolas Margot

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