Mass Hysteria ou l’Atelier en furie

© Mass Hysteria

par Laurent B., le 26/03/2019

« Que pourrait-on souhaiter de mieux à Mass Hysteria pour l’année 2008 ? » « De signer pour au moins 10 ans de plus ! » répondait alors Mouss, leader et fondateur du groupe en clôture d’une interview accordée à la dernière minute avant leur passage sur scène à Metz.

Plus de 10 ans après et de nouveau de passage dans la Grande Région, les Mass ont fait plus qu’honneur à ce souhait en livrant un set de très haute volée dans un Den Atelier quasi-complet pour l’occasion !

C’est aux franciliens de « Full Throttle Baby » que revient la tâche d’ouvrir la soirée et de distribuer les premiers uppercuts avec leur gros rock dopé au punk qui en quelques titres parvient à réveiller lentement un public garnissant peu à peu le floor et les gradins. Ambiance rock’n’roll, décontractée et fun, le chanteur (qui officie également chez Bukowski) accompagné de ses guitaristes viendra au centre de la salle finir de chauffer les derniers arrivés.

Une demi-heure plus tard et c’est au tour du groupe de Metal francophone le plus connu de l’univers (mais n’est-ce pas aussi un des seuls ?) de prendre possession des planches. S’en suit une heure et demie d’énergie pure, de décibels, de slams, de pogos et de punchlines bourrées de positivité (c’est encore là un trait de personnalité bien singulier pour une formation metal!). La machine la plus rodée et la plus efficace de la scène Metal hexagonale (avec leurs confrères de Gojira) est lancée et rien ne saura l’arrêter.

©Mass Hysteria

Le groupe fera en effet la part belle à ses deux derniers opus (les plus Metal), pas de répit donc, et aux oubliettes pour toujours les morceaux posés et calmes des années 2000… Ainsi se succèdent notamment le hargneux et un brin angoissant « Reprendre Mes Esprits », les ultras efficaces « Vae-Soli » et « Une somme de détail », « Se brûler surement » et ses breaks dévastateurs accouchant sur des chœurs qui feraient presque prendre une dimension biblique à ce concert.

La religion et ses dérives, il en est d’ailleurs question dans l’émouvant « L’enfer des dieux » en hommage aux victimes des attentats. Ensuite, c’est sur l’hymne « Plus que du metal » que le chanteur pose – assez paradoxalement – son phrasé le plus rap de la soirée.  

Malgré le rythme effréné du concert, Mouss prend le temps de communiquer/communier avec son public (notamment en scandant à l’envie « Luxembourg ! » en réponse au public acclamant spontanément le groupe entre deux morceaux) mais aussi avec la sécurité qui a fort à faire avec les nombreux slams venant s’échouer dans la fosse… il distribue même par ci par là les quelques canettes et bouteilles mises à disposition du groupe et « emprunte » le téléphone d’un fan pour filmer lui-même le concert depuis la scène. Bref, Mouss est extrêmement content d’être là et le public franco-belgo-luxembourgeois de ce soir le lui rend extrêmement bien, le reste du groupe est comme à son habitude plus statique mais livre avec minutie et précision ses riffs tueurs (parfois à tendance Thrash!) et ses rythmiques indus.

Petite pause avant d’amorcer les 4 derniers morceaux avec tout d’abord l’intense et mobilisateur « Arômes Complexes » du dernier album au cours duquel Mouss fera s’asseoir toute la salle pour la faire ensuite se lever comme un seul homme à son signal, provoquant ainsi une petite « hystérie de masse ». Le concert se clôt magistralement sur un petit hommage au regretté Charles Aznavour avec trois grands classiques que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… car issus des deux premiers albums, dont l’indispensable et ultra festif « Furia ».

Ne faites pas la même erreur que moi, et n’attendez pas 10 ans pour aller voir Mass Hysteria… la séance de rattrapage est prévue le 1er Juin 2019 à l’excellent plein air de rock de Jarny, près de Metz.