RONE, 4 lettres pour un grand monsieur de la musique électronique

L'Autre Canal electrisé...

Ce n’est pas la première fois que Rone passe par les douces contrées lorraines (et certainement pas la dernière). Après deux concerts énergiques de Torb et Almeeva et le temps du changement de plateau, le producteur et musicien français s’accapare tout l’espace de L’Autre Canal, et ce, dès les premières mesures.

Les lumières s’éteignent et l’artiste s’amène, devant sa table. Derrière lui, une toile blanche sur laquelle seront affichés des motifs, des dessins en rapport avec l’univers onirique de Rone. Les basses avancent à tâtons vers nos oreilles, directement le public est chatouillé par ce qui est la signature même du producteur : une douce mélodie qui transporte sans préavis Nancy dans un monde bouleversant, beau et chatoyant.

Déjà, les dés sont jetés, les gens s’enivrent au rythme de la musique, quelques-uns laissent échapper des cris de joie et d’encouragement. C’est indéniable, Rone sait se faire désirer autant qu’il sait faire monter la pression. Crescendo.

Le concert avance, des morceaux de ses deux albums, l’écran derrière se métamorphose tantôt en petits bonhommes blancs, tantôt en formes psychédéliques, Rone joue. Rone s’amuse. Malgré son air réservé voire timide sur scène, il mène le public à la laisse pour son plus grand plaisir. On navigue entre violence et caresses, la cadence s’accélère puis ralentit, les basses s’énervent puis s’excusent et les gens sautent puis se laissent guider, les yeux fermés. Il prend le public pour victime, le torture, le scarifie, le taquine, le libère, le rattache, le nourrit, l’étrangle, l’étouffe, lui tend la main, lui sourit, le relance, lui donne de l’espoir, le tire vers le haut, l’amène au ciel, le mène à l’orgasme.
Passion. Rappel.

L’Autre Canal ne fait qu’un et succombe alors devant Bye Bye Macadam, titre phare du premier album. Rone se courbe, frêle, remercie son public et repart continuer sa tournée, lunettes rondes et clope au bec. Le temps d’une nuit, il a montré aux nancéiens pourquoi il reviendra. Et le public s’efface, le sourire aux lèvres et les yeux plein d’étoiles; la lumière se rallume et la soirée se termine tranquillement avec deux autres djs : Manu Chaman et Narcis). Rone, à l’année prochaine, sûrement; le temps de s’en remettre et de rêvasser durant bien des jours encore.

Mickaël Wozniak

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